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Comment l'Union européenne peut-elle améliorer la situation de la liberté de la presse, en Bulgarie par exemple ?

Posée par Quentin
Démocratie et transparence Justice
Le 25/02/2021 Réponse de Vĕra Jourová (Vice-Présidente chargée de Valeurs et transparence)

Merci beaucoup cher Quentin pour cette question.

La liberté de la presse est une valeur essentielle pour l’Union européenne, et pour toute démocratie.

Elle est inscrite dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Malheureusement nous avons vu, au cours de ces dernières années, et encore plus durant la crise actuelle, que cette liberté était mise à mal.

Beaucoup de journalistes sont menacés, en ligne et hors ligne. Les femmes sont particulièrement ciblées par ces attaques. Les journalistes font l’objet de pression politique et/ou économique, rendue encore plus forte par la crise.

Cette situation est grave et nous concerne toutes et tous, car le rôle des journalistes est de nous informer, de vérifier les faits présentés, d’analyser les mesures prises par les décideurs politiques, d’apporter différents points de vue.

Aujourd’hui, alors que les fausses nouvelles et les rumeurs se répandent plus vite que jamais sur les réseaux sociaux, il est fondamental de se tourner vers la presse, vers les professionnels de l’information, pour s’informer.

 

À la Commission européenne, nous travaillons pour améliorer les conditions de travail des journalistes, tout en respectant leur indépendance.

Nous avons présenté en décembre dernier un plan d’action pour la démocratie européenne. Il comprend une série de mesures que nous allons adopter dans les prochains mois. Tout d’abord, nous allons faire des recommandations concrètes aux États membres de l’Union européenne afin qu’ils protègent mieux les journalistes. Nous avons analysé la situation dans chaque pays, via notre rapport sur l’État de droit, et nous avons identifié des problèmes à travers l’Union européenne que nous discutons désormais avec les États membres. Votre question mentionne spécifiquement la Bulgarie : le rapport mentionne des attaques régulières contre les journalistes, des campagnes de dénigrement contre les journalistes d’investigation travaillant sur des cas de corruption. Il évoque également des recours abusifs à des poursuites judiciaires contre les journalistes. Ce type de recours est appelé « poursuites-bâillons » : des poursuites infondées ou exagérées engagées par des organes de l’État, des sociétés commerciales ou des personnes puissantes contre des parties plus faibles qui expriment des critiques ou communiquent des messages dérangeants pour les plaideurs. Elles visent à censurer, à intimider et à faire taire les détracteurs en leur imposant le coût d’une défense en justice jusqu’à ce qu’ils renoncent à leurs critiques ou à leur opposition. C’est un phénomène que nous voyons à travers l’Union européenne et contre lequel nous voulons agir : nous voulons adopter une initiative d’ici à la fin de l’année dans le but, une fois encore, d’aider les journalistes à faire leur travail.

 

Nous allons également augmenter les financements européens pour les projets liés à la liberté de la presse et au pluralisme des médias. Ce type de projets fournit une aide juridique et un soutien pratique – par exemple, un abri – aux journalistes qui en ont besoin. Grâce aux fonds européens, ces projets soutiennent également des investigations réalisées ensemble par des journalistes provenant de différents pays européens.

 

Je vais continuer à travailler pour renforcer l’action européenne dans ce domaine et je continuerai à dénoncer les violations à la liberté de la presse. Il est important que nous soyons toutes et tous sensibilisés à ces enjeux – et c’est pourquoi je vous remercie encore pour votre question qui me donne l’opportunité de mettre en évidence les problèmes que nous avons identifiés et les mesures que nous proposons.